William McRaven est un ancien amiral de l’armée américaine. Il a notamment dirigé le commandement des opérations spéciales et il est particulièrement connu pour avoir supervisé l’opération qui a mené à la mort d’Oussama ben Laden en 2011.
Le 17 mai 2014, McRaven réalise un discours devant les étudiants de l’Université du Texas à Austin. Il est si inspirant qu’il est visionné plus de 4 millions de fois sur Youtube. Plus tard, il écrit un livre qu’il intitule « Make Your Bed! » (« Si tu veux changer ta vie… commence par faire ton lit » en français) et qui rassemble les 10 leçons qui lui semblent essentielles dans la vie d’un Homme.
Les conseils de McRaven s’appliquent aussi bien pour le développement personnel qu’à la gestion de projet. Je vous propose donc aujourd’hui de découvrir 5 de ces 10 leçons et de les appliquer à la Gestion de Projet.
1. Commencez la journée en ayant accompli une tâche
Au centre de formation SEAL près de l’océan Pacifique dans l’état de Californie où le jeune William était basé, les instructeurs passaient chaque matin vérifier si les soldats avaient bien fait leur lit. Si ça semblait ridicule à l’époque pour des hommes aspirants à devenir de vrais combattants, William nous explique que la sagesse de ce simple geste lui a été prouvé à de maintes reprises. Lorsqu’un lit n’était pas fait correctement, l’élève devait se jeter dans l’océan Pacifique tout habillé et se rouler dans le sable ensuite. Dans ces conditions, les leçons finissent par être retenues…
La première leçon que l’on peut tirer, c’est qu’en faisant son lit chaque matin, vous aurez accompli la première tâche de la journée. Ça vous donnera un sentiment de fierté et ça vous encouragera à faire une autre activité, puis une autre, etc.
À la fin de la journée, votre première tâche se sera transformée en de nombreux travaux réalisés. Aussi, vous comprendrez rapidement que les petites choses comme faire son lit chaque matin, ont leur importance. Si vous ne faites pas les choses toutes simples, vous ne pourrez pas faire les choses plus compliquées. Et puis, si vous passez une mauvaise journée, vous aurez toujours le plaisir de vous coucher dans un lit accueillant avec ce petit sentiment de satisfaction, à la fin de la journée. Ça vous permettra peut-être de relativiser et de penser qu’une nouvelle journée, différente, vous attend demain.
Donc, si vous voulez avancer dans vos projets, commencez par faire votre lit, et par réaliser des petites activités qui n’ont l’air de rien mais qui vous permettront d’avoir ce petit sentiment de satisfaction. Pour certains, comme moi, c’est de prendre le temps de consulter les e-mails restants dans la boîte de réception et d’organiser sa journée pour essayer d’éradiquer les actions latentes. Chaque petite activité contribue à quelque chose de plus grand au sein de votre projet. Ne l’oubliez pas !
2. Vous n’y arriverez pas seul, trouvez quelqu’un pour vous aider à ramer !
Pendant la formation, McRaven a très vite appris l’importance du travail d’équipe, la nécessité d’avoir quelqu’un sur qui compter pour mener à bien les tâches difficiles. Pour comprendre cela, il a suffi d’un canot pneumatique de trois mètres.
Les têtards de la SEAL devaient porter ce canot partout où ils allaient, pendant toute la durée de l’entrainement. Ils étaient répartis par groupes de sept : trois hommes de chaque côté et un homme pour guider l’équipe. Pour braver les vagues du Pacifique au large de San Diego, en hiver, toute l’équipe doit s’y mettre à 100%. Sinon, il leur est impossible de pagayer les quelques miles le long de la côte, comme demandé.
Pour que le bateau arrive à destination, tout le monde doit pagayer. Vous ne pouvez pas changer le monde seul – vous aurez besoin d’aide – et rallier le point de départ de votre projet au jalon final nécessite l’aide de toute votre équipe, du sponsor, du comité de pilotage et de toutes les parties prenantes.
Donc, si vous voulez changer le monde, n’oubliez jamais que VOS succès dépendent des autres.
3. L’échec peut vous rendre plus fort, n’ayez pas peur des cirques
L’entraînement SEAL était rude et composé de nombreuses activités plus dures les unes que les autres. Si vous ne respectez pas des temps de référence donnés, vous êtes envoyé au cirque. Le cirque, ce sont deux heures supplémentaires d’exercices destinées à vous briser mentalement et à vous épuiser physiquement.
En fait, un cirque signifie qu’un jour donné, vous n’avez pas été à la hauteur et que vous finirez la journée plus fatiguée encore ; Et en commencerez une nouvelle plus fatigué aussi. Donc, vous aurez plus de chances de reproduire les erreurs le lendemain et, ainsi, de retourner au cirque. Au final, les cirques vous poussent à abandonner la formation.
McRaven explique notamment dans son livre que lorsqu’il est arrivé dernier avec son co-équipier à une épreuve de natation, ils ont tous les deux enchaînés les cirques plusieurs jours. Et finalement, ça les a endurcis et ils finirent premier, et de loin. Mais cela nécessite de la persévérance et une certaine force mentale.
En gestion de projet, ce n’est pas toujours simple avec les parties prenantes. Certains n’attendent qu’une chose, vous voir échouer. Et, invariablement, ça finit par arriver. Ce jour-là, ils vous en mettent plein la vue. Il vous faut alors être fort et accepter l’échec, mais n’abandonnez pas : montrez-leur que vous êtes déterminé à avancer et à terminer votre projet. Montrez-leur que vous n’avez pas peur des cirques. Ils finiront par vous rendre plus fort.
4. Prenez des risques, prenez les choses de front
McRaven nous raconte que durant son entrainement, il y avait une course d’obstacles à réaliser chaque semaine. Celle-ci comprenait notamment deux tours reliées par une corde de 60 mètres. L’objectif était de monter à la première tour et ensuite d’utiliser la corde pour rejoindre la seconde. Pour ce faire, chacun se balançait sous la corde et avançait une main après l’autre, un peu comme un koala le ferait.
Le record était détenu depuis plusieurs années quand sa classe a suivi la formation. Et personne ne pensait pouvoir le battre… mais c’était sans compter sur la détermination de l’un des élèves. L’un d’entre eux a décidé de parcourir le principal obstacle tête la première plutôt qu’en utilisant la technique du koala. Il est monté sur la corde et se poussait vers l’avant.
C’était une grosse prise de risque car en cas d’échec, c’était l’hôpital et la fin de la formation. Et pourtant, il a été tellement rapide en faisant ça qu’il a battu le record haut la main.
Ce que l’on peut en conclure, c’est que si vous n’osez pas pendre des risques, vous ne parviendrez jamais à repousser vos limites.
5. Ne renoncez jamais
Au centre de formation, il y a une cloche, bien en vue pour tout le monde. Si vous souhaitez abandonner votre formation, vous n’avez qu’une chose à faire : sonner la cloche.
Sonnez la cloche et vous n’aurez plus à vous réveiller à 5 heures chaque matin. Sonnez la cloche et vous n’aurez plus à subir des baignades glaciales. Sonnez la cloche et vous n’aurez plus à faire les courses d’obstacles, sonnez la cloche et vous n’aurez plus à supporter les rigueurs de la formation. Il suffit simplement de sonner la cloche !
Oui, mais si vous sonnez cette malheureuse cloche, vous dites adieu à votre entrainement, vous dites adieu à tout ce que vous avez encaissé jusqu’à maintenant et vous dites adieu à vos espoirs de terminer votre formation. Vous dites adieu à votre projet. Alors, ne sonnez jamais la cloche, terminez vos projets !
Conclusion
Rappelez-vous : commencez chaque journée en ayant accompli une tâche. Trouvez quelqu’un pour vous aider. Si vous prenez des risques, et si vous n’abandonnez jamais… Si vous faites tout cela, alors vous vous donnez toutes les chances pour réussir vos projets.
Pour aller plus loin et connaître les 5 autres principes proposés par William McRaven, je vous invite à lire ce livre. Une fois que vous l’aurez lu, conservez-le à porter de main et revenez-y autant de fois que nécessaire. Il se lit très rapidement, en quelques heures tout au plus.