Dans l’épisode de notre podcast « Le Café du Projet » d’aujourd’hui, nous avons eu le plaisir d’accueillir Sophie, une professionnelle dans le domaine de la gestion de projet. Avec une formation initiale en biotechnologie, Sophie a embrassé une carrière s’étendant sur 26 ans, traversant divers secteurs de la sous-traitance en recherche clinique à l’industrie pharmaceutique. Son parcours professionnel éclectique a englobé des rôles aussi variés que la rédaction médicale, l’amélioration continue des procédés et la gestion des risques qualité dans des environnements de production pharmaceutique exigeants.
Le point commun dans les expériences de Sophie est sans aucun doute la gestion de projets. Quel que soit le secteur ou le domaine d’activité, les projets ont été le fil conducteur de sa carrière, témoignant de sa passion pour l’organisation, la coordination et la réalisation d’objectifs ambitieux.
Apple Podcast – Youtube – Amazon Music – Spotify
La certification PMP
Sophie considère le passage de sa certification PMP (Project Management Professional) comme une étape décisive dans sa carrière. C’était en 2014, via un DIF à l’époque. Cette certification a marqué un tournant significatif dans sa perception et sa pratique de la gestion de projet. Elle a réalisé que la gestion de projet est un métier doté de ses propres codes, méthodes et outils. De plus, cette certification lui a permis de comprendre les raisons de ses difficultés antérieures dans son poste.
Le passage de la certification lui a permis de comprendre que les attentes étaient élevées dans son rôle et qu’elle disposait souvent des ressources inadéquates pour les atteindre. En bref, cette certification a été un catalyseur pour son développement professionnel, lui permettant de passer d’une situation de frustration à une maîtrise plus éclairée de son domaine.
Son activité
Sophie compte 19 ans d’expérience dans un grand groupe pharmaceutique du CAC 40, où elle occupe le poste de gestionnaire de programme. Dans cet environnement, le travail en mode projet est généralisé, bien que parfois sous-estimé. Elle insiste sur l’importance de renforcer le réseau des chefs de projet internes pour faire face aux mutations de l’entreprise, telles que l’intégration de l’écosystème et l’adoption rapide d’outils connectés comme l’IoT et la réalité virtuelle. Ces changements touchent tous les départements, soulignant l’importance du numérique dans chaque aspect de l’entreprise.
Les motivations de Sophie
Les évolutions sociétales, les défis climatiques et environnementaux interpellent profondément Sophie en tant que femme, citoyenne et professionnelle. Elle est convaincue qu’une transformation est indispensable, mais elle insiste sur la nécessité d’une accélération progressive à tous les niveaux. Cela implique une refonte de nos pratiques éducatives, de nos plans d’affaires et de nos processus de financement, aussi bien dans le secteur de l’économie sociale et solidaire que dans l’industrie, notamment au sein des entreprises du CAC40.
Sophie a rejoint le think tank de Tannguy (écouter notre deuxième épisode) pour explorer l’intégration de l’impact sur les neuf limites planétaires dans la gestion de projet, une démarche qui lui semble essentielle.
Comment faire sa part quand on est chef de projet ?
Sophie, notre invitée, s’engage modestement tout en reconnaissant qu’elle n’est pas seule dans cette démarche. Elle constate des avancées dans son entreprise, notamment la formation à la fresque du climat et la mise en place d’initiatives en matière d’écologie et de responsabilité sociale des entreprises. Cependant, elle estime que ces actions ne sont pas suffisantes face à l’urgence environnementale. Elle soulève la question cruciale de comment accélérer le changement dans le monde des affaires, au-delà du seul domaine politique.
Sophie met en évidence un manque d’attention aux aspects environnementaux dans l’évaluation des projets, et elle appelle à une révision de nos pratiques pour préserver les ressources futures. En tant que citoyenne, elle envisage des actions individuelles responsables mais interroge le rôle des employés dans cette transition.
L’évolution du métier de chef de projet
Sophie évoque plusieurs facteurs influençant l’évolution de son métier de chef de projet au fil des années. Elle souligne l’impact de la technologie, notamment l’essor de l’IA (Intelligence Artificielle) et de l’IoT (Internet des Objets), sur l’avenir de la gestion de projet. De plus, elle met en avant l’évolution de la société et son impact environnemental, soulignant l’impératif de transformer les métiers de la gestion de projet pour éviter l’obsolescence, à l’instar de Kodak.
Sophie exprime le souhait que les indicateurs financiers soient accompagnés d’une considération pour l’impact sur les neuf limites planétaires. Elle insiste sur la nécessité d’adopter une approche de croissance raisonnée, prenant en compte les impacts environnementaux, sociaux et humains de nos activités. Elle envisage des actions collectives telles qu’un syndicat pour l’environnement en entreprise et la désignation de responsables environnementaux dans les projets. En outre, elle soulève d’autres enjeux tels que la fracture digitale et la confiance croissante en l’IA par rapport aux ressources humaines, notant une accélération du temps et une tendance à privilégier les solutions technologiques face aux défis rencontrés.
Pour aller plus loin
Pour aller plus loin, Sophie propose de rejoindre et de soutenir Team for the Planet.
Elle nous conseille également quelques livres tels que “Critical chain: La chaîne critique” (Eliyahu M. Goldratt), ou encore un livre sur le leadership : “Dare to Un-lead” (Céline Schillinger) dans la mesure où, comme le dit Sophie en reprenant la couverture du livre, “maîtriser l’art du leadership relationnel dans un monde fragmenté est capital” pour faire face aux transformations nécessaires ou induites…
